Le décret BACS (Building Automation & Control Systems), publié dans le cadre de la directive européenne 2018/844, impose l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle dans les bâtiments tertiaires dotés d’installations CVC d’une puissance nominale supérieure à 290 kW.
L’objectif ? Optimiser la gestion des équipements techniques (chauffage, ventilation, climatisation, éclairage…) pour réduire la consommation d’énergie et l’empreinte carbone. Ce décret marque une étape clé dans la transition vers des bâtiments plus intelligents et performants.
Décryptage du décret BACS
Il concerne les bâtiments tertiaires neufs et existants dès lors que leurs systèmes CVC dépassent 290 kW de puissance nominale.
Grâce à l’intégration de systèmes de Gestion Technique du Bâtiment (GTB), les exploitants doivent être en mesure de :
- Surveiller en temps réel les consommations énergétiques (électricité, chauffage, climatisation…).
- Détecter et corriger les inefficacités pour améliorer la performance énergétique.
- Automatiser et piloter les équipements afin d’optimiser leur fonctionnement en fonction des besoins réels.
Les exploitants ont également l’obligation d’assurer une maintenance régulière et de mettre en place des outils de suivi pour éviter les dérives énergétiques.
2025, une année clé pour la mise en conformité
Dès 2025, tous les bâtiments concernés devront être équipés d’un système de gestion automatisé capable de :
- Suivre, enregistrer et analyser la consommation énergétique.
- Optimiser le fonctionnement des équipements en temps réel.
- Générer des alertes et proposer des ajustements automatiques pour limiter les gaspillages.
Quid des sanctions ?
Un retard de mise en conformité pourrait entraîner des contraintes réglementaires (déclassement énergétique, obligations correctives), mais les modalités précises restent à définir par l’administration.
Un investissement rentable
Le coût d’installation d’un système BACS est estimé entre 30 et 50 €/m² selon l’Ademe. En moyenne, ces investissements sont amortis en 5 à 7 ans grâce aux économies d’énergie générées.
Possibilité d’exemption ?
Si une étude de rentabilité économique prouve que la mise en conformité ne peut être amortie en moins de six ans, une demande de dérogation peut être envisagée auprès des autorités compétentes.
Quelles solutions techniques pour répondre aux exigences ?
Supervision énergétique et GTB avancée
Des outils comme les SCADA ou des plateformes dédiées permettent de :
- Collecter et centraliser les données issues des capteurs.
- Analyser en continu les performances énergétiques via des tableaux de bord interactifs.
- Automatiser les actions correctives (ajustement des températures, extinction automatique des éclairages inutiles…).
Exemple : Les solutions OperaMetrix offrent un suivi précis des consommations énergétiques sur plusieurs sites et aident à identifier les axes d’optimisation.
Intégration des technologies IoT
L’Internet des Objets (IoT) joue un rôle clé dans l’évolution des systèmes BACS :
- Les compteurs connectés et capteurs intelligents fournissent des données en temps réel pour affiner le pilotage énergétique.
- L’analyse prédictive permet d’anticiper les dérives et d’ajuster les réglages en fonction des usages réels.
Comment anticiper sa mise en conformité ?
Évaluer l’état des infrastructures existantes
- Réaliser un audit énergétique pour identifier les équipements obsolètes et les pistes d’amélioration.
- Vérifier la compatibilité des installations actuelles avec un système BACS évolutif.
- Évaluer le coût et la rentabilité des solutions d’automatisation adaptées à son bâtiment.
Choisir des outils adaptés
- Privilégier des solutions ouvertes compatibles avec les standards européens (OPC UA, BACnet, Modbus…).
- Intégrer des capteurs et compteurs intelligents pour un suivi énergétique précis.
- Opter pour une GTB évolutive, capable d’accompagner les futurs besoins du bâtiment.
Accompagner les équipes dans cette transition
- Former les exploitants et techniciens à l’utilisation des nouveaux outils.
- Mettre en place un suivi et un accompagnement post-déploiement pour garantir l’efficacité du système.